La femme dit à la main la faim de ses enfants
La main dit au pilon le mil sauvé des pillages
Le pilon dit au mortier la farine précieuse
Le mortier dit au feu de bois la galette-festin
Le feu de bois dit à la case la joie du ventre rempli
La case dit à l’homme la sieste bienheureuse
L’homme dit à la femme
Ô ma belle Africaine !
La musique de ton mortier
Réveille ma lance de guerrier !
J’ai manié la machette
Pour sauver notre champ de mil
Et voici pour ma récompense
L’ample balancement de tes hanches
Accordé au rythme du pilon
Et le velours noir de ta voix
Accordé au chant des tamtams !